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Anorexie Mentale & Boulimie

Anorexie Mentale & Boulimie

1. Les troubles du comportement alimentaire : définition

 Les troubles du comportement alimentaire
L'anorexie mentale Répond à une volonté active de restreindre son alimentation et de perdre du poids
La compulsion alimentaire "frénétique" Consommation en un temps court d'une quantité assez importante d'aliments choisis, avec une connotation de plaisir, même s'il y a ensuite le sentiment d'avoir perdu le contrôle. Elle n'est en règle général pas suivie de vomissements.
La crise boulimique Consommation en un temps court d'une quantité importante ou massive d'aliments non choisis, sans aucune connotation de plaisir, sans faim ni rassasiement, avec un fort sentiment de perte de contrôle. Elle est suivie de vomissements et d'un dégoût de soi qui peut conduire au suicide.
Le grignotage pathologique Consommation en un temps assez long, par petites quantités répétées, d'aliments choisis, sans sensation de faim et avec une connotation de plaisir très modérée.

2. Anorexie mentale

1. Amaigrissement important (> 15 %)
2. Peur de grossir et de devenir obèse
3. Trouble de l’image corporelle
4. Refus d’atteindre ou de maintenir un poids normal minimal
5. Absence de troubles somatiques ou psychiatrique " autre ".
6. Age jeune (< 25 ans)
7. Distorsion du comportement alimentaire
8. Aménorrhée : 2aire à perte de poids ou non
9. Hyperactivité
10. Boulimie et vomissements : 2 types d’AM au pronostic et à la prise en charge très différents :

* Forme restrictive pure
* Forme avec vomissements et/ou vraies crises de boulimie

anorexie_miroir.gif

2.1. Épidémiologie

  • Sex ratio : 95 % de femmes (1 H pour 15 F)
  • Début : entre 15 et 25 ans
  • Fréquence : 1 à 1,5 % des femmes de cet âge

Cette fréquence augmente

2.2. Physiopathologie

Le manque de confiance conduit à la poursuite d’un but de nature sensorielle: l’état de jeûne et/ou émotionnelle : la gratification de maigrir. Le comportement se fige par sa répétition et la réaction de l’entourage même si le (les) bénéfice(s) disparaît(ssent).


Anorexie_emotion.jpg

L’angoisse liée au repas majore le trouble en ralentissant la vidange gastrique, en augmentant le ballonnement abdominal et en accentuant la déperdition énergétique.

Le poids perdu est constitué de masse grasse, mais aussi de masse maigre, et ce malgré l’hyperactivité physique

 

Anorexie

Témoins

attendue à 36 kg

Age (ans)

22,9 + 5,8

27,2 + 8,8

-

Poids (kg)

36,2 + 4,8

57,6 + 9,3

36

IMC (kg/(m)2

13,4 + 1,9

22,3 + 2,6

13,4

Eau totale (kg)

28,4 + 5,2

35,6 + 4,7

23

E extra-cell

15,2 + 2,9

16,1 + 2,1

10

E intra-cell

13,2 + 2,5

19,5 + 2,7

13

Masse maigre

35,2 + 4,6

47,4 + 7,1

29

Masse grasse

1,0 + 2,1

10,2 + 4,3

7

Masse cell. act.

19,9 + 3,7

31,2 + 4,9

19

fle64.gif Moins d’anorexique et plus d’eau !

Amputation des masses et des fonctions musculaires

  • muscles striés squelettiques : % pour % poids
  • muscles striés " clés " : myocarde, diaphragme
  • muscles lisses : estomac, colon

Atteinte de fonctions internes

  • Hypokaliémie : 37 %
  • Hyponatrémie : 20 %
  • Rétention hydro-sodée : 75 %
  • Insuffisance rénale fonctionnelle : 50 %
  • Aménorrhée : prim. ou second. pte de poids (60 %)

IMC seuils : < 11 kg/(m)2 : pronostic vital

  • 13 kg/(m)2 : baisse des marqueurs nutritionnels
  • 15 kg/(m)2 : rétention hydro-sodée
  • 18,5 kg/(m)2 : retour des cycles menstruels
  • Décès dans 5 à 15 % des cas (10 % après 15 ans d’évolution)

L’évolution des besoins énergétiques: La DE est basse en cas de dénutrition dans l’AM. Lors de la renutrition, la DE s’élève, et ce sur ses 4 postes.

1. DER : par augmentation de la MM et diminution du rendement. Rôle de l’angoisse, du tabac, de l’activité physique et du perfectionnisme ; rôle inverse de l’état dépressif éventuel
2. DEPP : par augmentation de la MM et de l’oxydation des glucides. Rôle des apports de protéines (élevés), des douleurs abdominales et de l’angoisse
3. DEAPh : par augmentation de l’activité ... mais le rendement ne change pas
4. DE régulation thermique : augmentation de la temp. corp.

3. Boulimie

La boulimie est la répétition de crises boulimiques. Le désir excessif de minceur conduit aux manipulations des entrées et sorties énergétiques.

La crise boulimique :

  • temps court
  • quantité massive d’aliments
  • non choisis, sans plaisir, ni faim ni rassasiement
  • perte de contrôle
  • suivie de vomissements
  • dégoût de soi (honte) qui peut conduire au suicide.

3.1. Epidémiologie

Maladie de la jeune femme (Moins de 2 % des personnes boulimiques sont des hommes)
Fréquente : 2 à 5 % des femmes de 20-35 ans
Son incidence va croissante
Souvent cachée
Etat dépressif chronique et tendance suicidaire font toute la gravité du pronostic.

  • Sex ratio : 98 % de femmes (1 H pour 10 F)
  • Début : entre 20 et 35 ans
  • Fréquence : 10 fois plus que l’AM

3.2. Physiopathologie

Le manque de confiance et un désir farouche de minceur conduisent à la poursuite d’un " but " de nature sensorielle : la crise et émotionnelle : la violence de l’accès

  • Le comportement se fige par sa répétition et la dissimulation à l’entourage
  • Il s’agit d’une conduite addictive (cf alcool, drogues)

Le diagnostic est difficile : le trouble est caché !

Les pistes :

  • Désir d’amaigrissement à poids normal ou bas
  • Instabilité
  • Ne mange rien et grossit
  • Souhaite " apprendre à manger "
  • Gonflement du visage et des parotides
  • Signes biologiques de vomissements : hypokaliémie, réserve alcaline élevée, insuffisance rénale fonctionnelle, hyponatrémie (potomanie)

Ne pas oublier : les conduites associées, le risque de suicide

  • La structure alimentaire est éclatée ; plus de repas : une crise sinon rien !
  • La structure en nutriments aussi : peu de protéines
  • Le poids est normal, mais la composition corporelle non
  • Il y a des signes de malnutrition : carences en micronutriments
  • Les complications somatiques sont rares ou pas très graves : exception : la perte dentaire (émail, gencives)
  • Certes, on a décrit des ruptures oesophagienne ou gastrique, pancréatite subaiguë, dilatation colique et pseudo-obstruction intestinale idiopathique, maladie des laxatifs, mais ces complications sont rares.

Mais la gravité est mentale :

  • Désinsertion
  • Désert sentimental
  • Débâcle affective et familiale
  • Désespoir
  • Désir de mort : 10-15 % décèdent par suicide


09/03/2012
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